Il était une fois en Italie.

Tout commence en 1877 avec Pietro Barilla, fils et petit-fils de boulanger, qui décide de fonder une fabrique de pain et de pâtes à Parme. Pendant une dizaine d’années, tout va bien. Emballé par son succès, il ouvre une deuxième boutique, mais l’investissement le plonge dans la crise. Il est contraint de faire faillite. 

Les pâtes Barilla auraient pu s’arrêter là, mais Pietro croit en lui. 

Il rachète la boutique mère au nom de sa femme et travaille plus dur encore pour réussir. Au début du 20e siècle, il produit deux quintaux de pâtes par jour, puis 25 quintaux par jour ! En 1910, il fait construire une usine pour répondre à la demande. Les pâtes ne sont alors plus vendues en vrac, mais dans des emballages papier.

Pietro Barilla, petit-fils de Pietro Barilla

Pietro est l’un des précurseurs de ce mouvement qui fait qu’aujourd’hui, les pâtes sont les stars des produits transformés. Ses deux enfants le rejoignent et, ensemble, ils font grandir l’entreprise. Le fondateur laisse la main, l’un de ses fils décède et l’autre embauche son propre fils qu’il a nommé comme son père, Pietro. 

Celui-là marquera l’entreprise durablement.

Barilla est un champion en Italie, mais peine encore à s’exporter. Pietro part aux États-Unis pour étudier la vente et revient avec de bonnes idées.

Les emballages sont notamment remplacés par des boîtes en carton bleu qui deviennent une identité de marque très forte. Il fait également construire la plus grande usine de pâtes au monde pour répondre à la demande qui ne cesse de croître.

Des difficultés et de la patience

Pietro doit vendre l’entreprise en 1971 pour faire face à ses créanciers, mais il ne lâche pas les rênes de l’entreprise. Si bien que huit ans plus tard, il la rachète ! Il a plein de nouvelles idées et introduit la marque Barilla en France. 

C’est un succès immédiat et Barilla exporte ensuite dans d’autres pays. 

Dans les années 90, il devient le premier producteur de pâtes au monde, écrasant la concurrence. Pietro décède en 1993 en laissant derrière lui une entreprise de plus de 8500 employés. Guido, son fils, reprend les affaires en accentuant la politique de rachat. Barilla engloutit notamment Wasa et Harrys.

Aujourd’hui, Barilla possède un chiffre d’affaires avoisinant les 5 milliards de dollars avec plus de 250 millions de bénéfices chaque année. 

Mais ce que l’on peut retenir, c’est le courage des deux Pietro. L’un a surmonté une faillite pour se relancer et l’autre n’a pas eu peur de vendre pour préserver l’entreprise et la racheter un peu plus tard. Surtout, depuis presque 150 ans, l’entreprise est restée familiale.